Certes nous ne sommes pas encore en hiver, ni à même de remiser nos motos maintenant ou à n'importe quel moment de l'année pour ceux qui roulent tous le temps, mais le texte qui suit nous démonte certains préjugés, nous éclaire sur certains phénomênes. Et il est de bon aloi de suivre certains de ces préceptes , si on veut garder sa machine plus longtemps encore (votre ancêtre enfermé une semaine dans de "mauvaises conditions", c'est déjà beaucoup!)...
Sanglier Noir.
Texte fournis par Moto Collection.
"Hivernage
Une moto restaurée c'est fait pour rouler, OK !
Mais quelquefois, on est bien obligé de la stocker provisoirement, dans l'attente de pièces introuvables, parce que l'on ne peut en conduire qu'une à la fois... ou tout simplement parce que les routes hivernales sont verglacées...
Bien entendu, un confortable et douillet garage chauffé serait l'idéal, mais, faute de place, on se contente souvent d'un hangar humide ou d'une grange vite aménagée et finalement ouverte aux quatre vents. Je ne connais qu'une seule personne au monde qui installe ses motos bien au chaud, pour l'hiver, dans son salon ! Son épouse apprécie moyennement...
Réussir son hivernage n'est pourtant pas bien sorcier, à condition de prendre quelques précautions élémentaires, surtout sur cinq points essentiels.
Car ce n'est pas le froid qui est le plus à craindre, mais bien plus l'humidité.
1/ Le réservoir : Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas le vidanger, mais le remplir le plus possible, afin d'éviter qu'il reste de l'air emprisonné à l'intérieur.
C'est lui le responsable de l'apparition de la rouille due à l'humidité qu'il contient. Il n'y a pas de risque non plus de voir l'essence se polymériser et créer un dépôt si elle est en grande quantité dans le réservoir, si on pense à le remuer de temps en temps et, enfin, si l'on n'abandonne pas lâchement sa moto pendant de longues années...
2/ Le carburateur : là, c'est le contraire. Une faible quantité d'essence va, au contact de l'air, s'évaporer rapidement. Cette action va polymériser l'essence et créer une fine couche bien solide et bien grasse en fond de cuve, boucher les gicleurs et autres fins conduits.
Il est donc impératif de vidanger et de sécher complètement le carburateur avant une longue période d'inactivité. Un petit rappel : si vous avez un carbu polymérisé ou oxydé, n'utilisez jamais un fil de fer ou d'acier (si fin soit-il) pour déboucher un conduit. C'est le meilleur moyen de l'agrandir ! ! ! Seule technique admise : l'air comprimé ou un fil de cuivre " tendre ".
3/ Le moteur : les vapeurs d'essence mélangées à de l'air humide créent inévitablement de l'oxydation au niveau du couple piston/cylindre. Pour l'empêcher (ou retarder son apparition), démontez la (ou les) bougie(s), versez l'équivalent d'une cuillère à soupe d'huile moteur par le trou de la culasse et refermez le tout jusqu'au printemps !
4/ La batterie : si votre moto en est équipée, il faut impérativement la démonter. Une batterie, c'est bien connu, ça n'aime pas le froid ! Il faut donc la stocker dans un endroit sec et tempéré, jamais à même le sol (un coin d'établi en bois fera l'affaire, ou un tapis en moquette, ou dans le salon...). N'oubliez pas non plus de surveiller périodiquement son état de charge.
5/ Les pneus : l'idéal, c'est la moto suspendue, plus facile à dire qu'à faire, sinon, surgonflez légèrement les pneus.
Un dernier conseil : si vous " habillez " votre moto pour l'hiver (ce qui part d'un bon sentiment), protégez la sous une housse en tissus aéré (coton ou molleton) de façon à laisser circuler l'air. Une housse tout plastique est à proscrire impérativement, c'est le meilleur piège à rouille qui soit ! ! !
Bon Hivernage."